E-rebelles, les nouveaux révolutionnaires

 dans la catégorie Business

La contestation, la rébellion et les mouvements révolutionnaires ont toujours existé et traversé les époques : que ce soit lors d’une journée cruciale de l’été 1789 pour les révolutionnaires de la prise de la Bastille, pour la jeunesse de Mai 68, pour les activistes de Greenpeace ; ou bien encore, depuis quelques mois, pour les Indignés… et les révolutions Arabes.

« Occupy Wall Street »

Illustration de la prise de la Bastille, 14 juillet 1789

Un changement radical

Internet, le réseau des réseaux, amplifie-t-il ou accélère-t-il ces révolutions ? Il est un fait bien établi que ces mouvements ne sévissent plus uniquement IRL (In Real Life) mais investissent de plein pied le monde virtuel. Et oui… Entre 1789 et 2012 il y a Twitter. Si certains comme ceux proclamés lors du Printemps Arabe ont pris essence sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook ont permis d’accélérer le processus) ; d’autres comme Greenpeace ont pour habitude de soutenir leurs différentes actions dans le monde réel par d’importants dispositifs sur le Digital. Enfin… Internet est aussi le « terrain de jeux » d’hommes comme Julien Assange, chef de fil de Wikileaks qui a connu le succès (tout est relatif…) et la notoriété en publiant des documents très secrets de gouvernements. Plus récemment, la révolte des Anonymous s’opère majoritairement sur La Toile et n’est que très peu relayée dans le monde moléculaire.

En août dernier, Greenpeace a décidé d’engager ses fans en permettant à sa communauté de prendre part à la construction du nouveau Rainbow Warrior ! Le résultat est a découvrir ici.

Comme on peut le voir ci-dessus, le nombre d’utilisateurs de Facebook en Tunisie a décuplé en seulement quelques mois durant le « Printemps Arabe ».

Force et limite du réseau virtuel …

Le boom de l’Internet a peut-être marqué une rupture, un changement dans la manière de faire naitre une révolution ou à minima, une contestation. En effet, grâce à l’aspect participatif du web 2.0, la force, la dimension identitaire semble s’effacer peu à peu pour laisser place à la puissance du réseau, la force collective articulé autour d’un raisonnement commun. Chaque individu – s’il le souhaite – devient acteur, prescripteur et influenceur au sein de sa communauté. Il maitrise son propre média grâce à de nouveaux outils particulièrement efficaces.
Mais ces nouveaux modèles soulèvent une problématique de fond : celle de la compréhension du message. Comment se faire entendre ? Sur Internet la quantité de messages et d’informations diffusée est incalculable. L’essor de la cyber-culture a permis à chacun d’entre nous de faire entendre sa voix mais ce discours proclamé peut s’avérer approximatif ; dilué dans une masse infini d’autres messages sans stratégie efficace. D’où la maitrise des leviers de la communication et de la pub par les « révolutionnaires » pour s’imposer.
L’essor de cette tendance des e-rebelles soulève également un point important. En effet, on remarque que l’organigramme et le fonctionnement de ces mouvements radicaux a lui aussi évolué :
Depuis l’émergence de ces mouvements au Moyen Âge, la dimension de ceux-ci se voulait plus identitaire, organisée autour de véritables meneurs comme Gandhi, leader spirituel de tout un peuple qui a notamment inspiré de nombreuses personnalités, d’autres leaders à travers les époques.
Dans les sixties, époque de l’émergence de la contre-culture et des mouvements post-Vietnam aux Etats-Unis, la contestation s’opérait autour de leaders comme Jim Morrison ou Janis Joplin.

Jim Morrison créant l’hystérie des fans en plein concert

Aujourd’hui, on remarque que tant au niveau politique (montée en puissance des référendums), que dans le secteur de la communication (UGC, crowdsourcing …) l’utilisateur, consommateur, internaute, citoyen, bref, « l’ensemble » représentant la masse semble plus impliqué que jamais. Mais qu’en est-il des leaders spirituels, véritables icônes de chaque époque de l’histoire de notre monde ? Qui sera le prochain Martin Luther King ? Le prochain Mandela ? Qui seront les personnages historiques figurant dans les manuels d’histoire de nos enfants ?
Chez les Indignés par exemple, une chose est sûre, chacun peut s’exprimer à titre personnel dans les médias traditionnels, mais personne ne peut s’en servir pour s’ériger comme leader ou porte-parole. Nous vivons actuellement les premiers pas de cette mutation. La réussite de ces mouvements va-t-elle faire émerger de nouveaux leaders ?  
L’avenir nous le dira.

Olivier Baillet

Entrepreneur et dirigeant d'entreprise dans les secteurs du marketing et du digital depuis 1999.
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