Haters et cyberharcèlement : Comment en finir ?
L’évolution quasi constante du web ouvre la voie vers un monde de savoir et de culture quasi infini. Internet permet désormais de travailler, de prendre contact avec ses proches, de retrouver des amis ou encore de se renseigner sur ses sujets préférés. Malheureusement, le cyberharcèlement et l’appel à la haine explosent ces dernières années, avec des conséquences parfois catastrophiques. Que faire lorsque l’on est victime de haters, ces personnes qui menacent et insultent bien à l’abri derrière leur écran ?
Quelques définitions et chiffres sur le harcèlement 2.0
Il n’est pas toujours évident de donner une définition simple du cyberharcèlement et du hater. Partons sur la notion de harcèlement. Des mots ou des actes de nature à intimider, à dénigrer ou à agresser une personne de manière répétée constituent un harcèlement. Le cyberharcèlement fonctionne selon le même principe, si ce n’est qu’il intervient exclusivement sur le web, par exemple sur un réseau social, une application de discussion ou encore un site privé. Les « cyber-harceleurs » sont également appelés les « haters », en référence au verbe anglais « To hate », qui veut dire détester, voire haïr.
L’agence d’analyse du web Kantar Media a réalisé une étude tristement baptisée « 24 h de haine sur Internet » qui, comme son nom l’indique, a référencé une toute petite partie des commentaires haineux relevés en une journée, sur les sites publics et les réseaux sociaux de certaines personnalités ou marques. Notons que les réseaux sociaux et les sites privés sont exclus de cette étude, au même titre que certains mots-clés relatifs au genre, à l’ethnie ou aux orientations religieuses et sexuelles, termes qui pourtant font les choux gras des personnes mal intentionnées.
En 24 heures de cette étude hélas limitée ont été recensés plus 200 000 commentaires haineux ou injurieux. Une journée étant précisément composée de 86 400 secondes, il est triste de se rendre compte qu’entre un vendredi à 18 heures et son lendemain à la même heure, plus de deux insultes, menaces ou autres seront écrites chaque seconde.
Les principales techniques de lutte
Le harcèlement, qu’il se déroule sur internet ou ailleurs, n’est pas une fatalité. Il existe quelques techniques simples pour limiter l’impact de ce genre de comportement illégal et quelque part assez représentatif d’une faiblesse d’esprit.
Filtrer les messages seul ou avec de l’aide
Les haters sévissent essentiellement sur les réseaux sociaux. Une photo, une légende, un avis personnel… Tout prétexte est bon pour agresser virtuellement une personne. Malheureusement, ces derniers sont particulièrement vicieux, et prennent un malin plaisir à faire souffrir une personne vraisemblablement fragile ou soumises aux critiques.
Il convient de faire un rapide rappel des deux principaux types de haters, les « trolls » et les « anti ». En règle générale, les trolls dénigrent sans prendre le moindre risque que leur identité soit dévoilée. Bien que particulièrement désagréables, leurs commentaires ne valent pas davantage que leur manque évident de courage. Ainsi, pensez à lire différemment un commentaire de « Super Tomate » ou autres justiciers masqués. Par principe, les trolls sont, la plupart du temps, auto-générés par des bots (des robots sur le net), et ne valent rien de plus qu’un spam.
Les « anti », quant à eux, sont généralement des personnes qui ne se cachent pas. Ils déversent leur avis (généralement à l’opposé de la victime) haineux sous leur réelle identité, pensant certainement que les critiques en ligne ne sont pas réelles. Ces personnes ont généralement plus d’impact que les trolls, puisqu’elles cherchent à dévaloriser une opinion, une personne ou encore une orientation.
Troll ou anti, traitez-les de la même manière : les gens haineux qui se cachent derrière un écran n’ont aucun crédit. Il s’agit, la plupart du temps, de gens qui détestent pour détester, sans même réfléchir. Leurs avis ne valent pas mieux que leurs actions, et leur discours ne mérite pas d’être assumé en public, voilà pourquoi les haters se cachent derrière internet, pensant à tort qu’ils sont à l’abri.
Retourner le commentaire haineux à votre avantage
Si le commentaire haineux ou incitant à la violence présent sur votre profil ou votre site évoque, même très vertement, une divergence d’opinions, pourquoi ne pas envisager la situation à votre avantage ? Répondez à votre cyber-agresseur courtoisement, sans vous rabaisser à son niveau. Comment construit-il son commentaire ? Sur quoi se base-t-il pour vous invectiver de la sorte ?
N’hésitez pas à mettre en avant la faiblesse des arguments de votre opposant. Soit le hater juge un peu trop hâtivement et il peut éventuellement entendre raison, soit vous avez affaire à un hater bête et méchant, qui se couvrira seul de ridicule devant la faiblesse de sa répartie.
Faire appel à des organismes de contrôle indépendant
Chaque hébergeur, chaque réseau social ou encore chaque service client d’application a une obligation de modérer les commentaires afin d’éviter l’escalade du cyber-harcèlement. Dès le premier commentaire haineux, ne laissez pas faire. L’impression d’impunité donne des ailes aux haters, aussi signalez le moindre commentaire offensant, menaçant ou injurieux.
Par ailleurs, il existe désormais de nouvelles applications qui accompagnent la lutte contre la haine virtuelle. Gratuits ou payants, ces logiciels appliquent des filtres sur chaque commentaire afin de supprimer automatiquement les messages ne répondant pas à une charte de qualité. Enfin, certaines applications mettent à disposition un community manager, c’est-à-dire une personne capable de gérer en temps réel les commentaires déposés, et supprimer les interactions malveillantes.
Lorsque ces méthodes ne suffisent plus
Lorsque l’on est victime de harcèlement sur internet, l’important est avant tout de garder la tête froide. Tout le monde peut écrire tout et n’importe quoi sur le web, et cela n’a jamais été un gage de qualité de discours.
Le cyberharcèlement est un délit, puni par la loi en France. Il ne faut pas hésiter à porter plainte. Armez-vous de courage face à certaines lenteurs judiciaires, mais qui ne doivent en rien freiner votre démarche. Contactez des associations dédiées à la lutte contre le harcèlement et demandez-leur de vous accompagner dans une démarche judiciaire afin de lui donner encore plus de poids.
Aucun individu ne doit vous imposer son avis, aussi violent ou abscons soit-il, sur internet ou ailleurs. Les personnes mal-intentionnées se cachent derrière le web parce qu’elles connaissent les faiblesses de leur raisonnement. Aussi, ne perdez pas votre temps et bloquez-les. Si le harcèlement perdure, saisissez la justice pour faire condamner ce genre d’individu, dont la bêtise n’a d’égal que la méconnaissance des risques qu’elle encourt.
Xavier Baillet
J'aime faire avancer les gens, les idées et la société. J'aime les entreprises utiles et les entrepreneurs passionnés.
J'aime faire exister les idées et les projets qui ont un sens pour les gens.
Retrouvez le profil complet de Xavier Baillet
Les derniers articles par Xavier Baillet (tout voir)
- Haters et cyberharcèlement : Comment en finir ? - 1 juillet 2019
- Comment l’IA transforme la presse aux Etats-Unis ? - 14 février 2019
- Utiliser snapchat en entreprise ? - 12 février 2019