la bonne résolution de la rentrée : éduquer au "Street art" !

 dans la catégorie Créativité

« Le graffiti c’est de l’activisme, c’est presque de la performance.« 

Voilà comment SKII, graffeur de la fin des années 80 et membre  du crew les BBC définissait le « Street-art ».

Mais depuis, on pourrait dire que l’eau a coulé sous les ponts « graffés » qui ornent nos paysages urbains.

Fafi a dessiné plusieurs lignes de vêtements en éditions limitées pour Adidas et a notamment collaboré avec Colette dans la conception d’un store éphémère, « file dans ta chambre » (2006).

La Fondation Cartier a dédié au « Street art » une exposition entière, « Né dans la rue – Grafitti » (2009).

Le célèbre artiste Bansky y a consacré un film polémique « Faites le mur ! » (2010).

Comble du succès, en juin dernier, ce ne sont pas moins d’une centaine de personnes qui trépignait devant l’entrée de La Générale pour l’avant-première de l’exposition 1000 de Space Invader.

J’ai conscience qu’ il y a dû avoir pléthore d’initiatives similaires. Je ne vous parle ici que de celles dont j’ai été témoin.

Quoi qu’on en dise, le Street art, qui trouvait son essence dans le risque et  l’anticonformisme, a connu des jours bien plus « street »… institutions, médias, co-branding, cotation en hausse sur le marché  de l’art, il est devenu plus mondain et paradoxalement plus « bancable » pour les marques.

Que l’on soit pour ou contre cette évolution, sympathisant ou détracteur de cette tendance, développer sa « Street culture » est en passe de devenir le comble du chic et il sera aussi nécessaire de savoir  distinguer  un Miss van d’un Fafi que d’un Miro d’un Kandinsky.

D’ailleurs êtes-vous à jour ? Faites le test (la réponse en bas de l’article *).

Alors à la rentrée exit promenades aux châteaux de la Loire, musée du Louvre et Muséum national d’Histoire naturelle, c’est « Street art » au menu !

Et si vous souhaitez sensibiliser des cibles qui semblent réfractaires à la  « Street culture », voici quelques astuces.

1 – Atelier coloriage pour les bambins

Stefan Vandegehuchte et l’artiste belge Bue the warrior se sont associés pour créer  l’application « Hey Hey Colors » sur iPad. Cette application, sorte de Paint optimisé, vise à sensibiliser les petites têtes blondes à l’univers du « Street art » en les invitant à colorier  des illustrations de l’artiste à l’aide de palettes de couleurs et de motifs préprogrammés.


De la culture ludique à 2,39 euros… pourquoi s’en priver ? Enfin à condition d’être déjà fier détenteur d’un iPad et d’avoir suffisamment confiance en la nature humaine pour le laisser entre les mains d’un moins de 10 ans, bien sûr…

2 – Pour les grands gamins : appâter à coup de Mickey

Comme tout le monde, vous avez dans votre cercle de proches des amis, collègues ou autre, qui s’avèrent être franchement réfractaires à toute activité culturelle. Non pas qu’ils n’aiment pas l’art disent-ils, mais surtout qu’ils « n’ont jamais le temps », « la flemme » ou « activité piscine » de prévue. Proposez-leur alors une promenade dans les rues de Paris puis au passage montrez-leur les œuvres de l’artiste Combo qui « squattent » les murs de la ville depuis juin dernier.

Ces grands gamins nostalgiques se retrouveront peut-être dans le message de l’artiste, central à ses œuvres urbaines.

Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un dessin animé où chacun doit jouer son rôle .

3 – Pour les puristes : la culture « street » et classique d’un même élan

Des œuvres réalisées par le très talentueux Patrick Baillet dans des entrepôts désaffectés. Il y aurait matière à longue analyse mais je préfère à cela reprendre la phrase de l’artiste lui-même pour caractériser sa démarche :

« Espaces de réappropriation successives, lieux d’une bataille symbolique entre culture et instincts. »

Simple. Efficace.

Reprise de Jean-Dominique Ingres, « La Source », 1856

Reprise du Caravage, « Judith décapitant Holopherne », 1598

Reprise de Dante Gabriel Rossetti, « Monna Vanna » , 1866


Vous l’aurez compris, cet article n’a pas pour but de (re)lancer le débat sur l’embourgeoisement du « Street art » mais plutôt de rappeler ce qu’il a à nous offrir de mieux… une promenade urbaine enchantée.


* A gauche, Joan Miro, Les échelles en roue de feur traversant l’azur, 1953

A droite, Vassily Kandinsky, Jaune-rouge-bleu, 1925

Xavier Baillet

Entrepreneur et Directeur de la Création d'entreprises dans les secteurs du design, du marketing et du digital depuis 1999.

J'aime faire avancer les gens, les idées et la société. J'aime les entreprises utiles et les entrepreneurs passionnés.

J'aime faire exister les idées et les projets qui ont un sens pour les gens.

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