Réinventer la vie en ville grâce au numérique: le top 5 des belles initiatives…

 dans la catégorie Digital


Dans Francoscopie, nombre de sociologues signalent que les nouveaux outils technologiques (MP3, portable, smartphone & Co)  ont impulsé le développement d’une société sans contact.  Ces outils permettant  à leurs utilisateurs de se tenir informé tout en restant en dehors du monde dans lequel ils vivent auraient engendré des relations virtuelles aseptisées et plus durablement, une dégradation du lien social.

Je ne suis ni sociologue, ni n’ai écrit d’ouvrage de référence dans quelque domaine que ce soit. Pourtant je me risque à dire que je ne suis pas d’accord, ou que, tout du moins, cette analyse n’est pas exhaustivement vraie, encore moins en 2011 ; que penser des initiatives apéros Facebook, du succès grandissant de la fête des voisins et de la tendance colunching, tous trouvant la base de leur organisation dans les outils numériques.

Ce n’est pas tant que le lien social ait disparu, c’est plutôt qu’il s’est transformé : grand nombre de rassemblements sont plus spontanés (outils numériques nomades, géolocalisation et gestion en temps réel le permettent), participatifs, dans des lieux non institutionnels (la « rue » en dominante).

Aujourd’hui, on passe de centre-ville à centre de vie. Que ce soit en terme de sociabilité ou au quotidien, la vie en ville est en train d’être ré-inventée. Le citoyen devient un acteur au cœur de son agglomération.

Une tendance dont l’avenir passera essentiellement par le numérique.

D’ailleurs voici mon top 5 des initiatives allant dans ce sens.

1 -L’ application Glow

La ville a 1000 visages et quand on parle d’urbanisme, il convient de dissocier la ville physique de la ville dite sensible. La ville physique est la ville faite d’espaces communs et d’infrastructures, rues, places, quartiers, transports, qui la rendent palpable. La ville sensible apporte davantage de subjectivité puisque c’est la ville « telle que je la ressens ». La notion d’ambiance est au cœur de ces sensations.

En parlant d’ambiance, l’application Glow propose à son utilisateur d’évaluer son ressenti à l’instant T en fonction du lieu dans lequel il se trouve et ceci par un simple système d’étoiles. Ensuite, ses sentiments sont géolocalisés sur une carte interactive « la cartographie des sentiments ». Allant du bleu (génial) au rouge (pas top), chacun peut alors palper l’ambiance générale d’une ville ou d’ un quartier.

Application Glow

Cette application s’inspire d’une des composantes de la réalité augmentée et montre des couches perceptuelles colorées sur le dessus de la réalité.

Pourquoi c’est top ? Parce que Glow propose une nouvelle forme de déambulation. Ne pas choisir d’aller se promener dans un lieu en fonction de ce qu’il y a (ville physique) mais en fonction de la façon dont on s’y sent (ambiance immatérielle).

2 – L’ application Shadow Cities

Dans la section « réenchanter l’ambiance de la rue »  figure notamment Shadow Cities, une application/ jeu directement inspirée du monde des MMORPG (Massive Multiplayer Online Role Playing Game)

Application Shadow Cities

En fait cela fonctionne comme un jeu en réseau, « nomadisation » en plus. Chaque joueur peut se faire attaquer dans la rue part un autre utilisateur. Dans ce cas c’est en face à face, smartphones dégainés, qu’ils s’affrontent et « chaque ville dans le monde se transforme alors en arène de combat » selon les créateurs. En apposant une réalité augmentée géolocalisée, Shadow Cities propose un nouvel usage ludique d’un lieu commun.

Pourquoi je trouve ça top ? Parce qu’au fond, faire de l’espace urbain la scène d’un GN (Jeu Grandeur Nature) perpétuel, c’est un peu l’un de mes fantasmes.

3 – Le « iWall » de Toronto et Montréal

« A cause des outils numériques, les utilisateurs s’informent mais en restant en dehors du monde ». C’est cela que je disais au début de mon article ? Et pourtant quand les offices de tourisme de Montréal et de Toronto lancent conjointement la campagne « trompe ta ville mur à mur » et apposent deux écrans géants interactifs dans chaque capitale, ça fait un carton plein.
L’objectif ? Générer de l’interactivité entre les habitants des deux villes rivales en leur permettant de s’envoyer des messages ou de montrer leurs savoir-faire respectifs via des thématiques quotidiennes…

Pourquoi c’est top ? Parce que qui mieux qu’un citoyen peut faire ressortir le dynamisme de sa ville ?

4 – Léon de Mérignac

Toujours dans l’esprit « ville participative » Le service Léon de la ville de Mérignac permet aux citadins de signaler en temps réel les petits tracas urbains.

Site de la ville de Mérignac

« Le feu tricolore s’éteint complètement lorsqu’il doit passer au vert. Cela est dangereux pour les automobilistes ! Feu tricolore de la rue du Jard pour se diriger vers l’avenue de Montesquieu ou pour continuer vers la rue du Jard. »

L’application permet notamment au citoyen d’avoir une visibilité sur le processus de réparation.

Pourquoi c’est top ? Parce que la municipalité ne peut pas soigner tous les petits bobos de la ville. Non pas qu’elle manque de moyens, mais surtout qu’elle manque de temps et de signalement. Alors aux citoyens de donner un coup de main ; de l’ultra participatif au service de sa ville en somme.

5 – Coursenville.com ou le e-commerce de quartier

Certaines villes des Hauts-de-Seine comme Courbevoie ou Levallois participent quant à elles au projet coursenville.com, un site dédié aux commerces alimentaires traditionnels des centre-villes (bouchers, traiteurs, fromagers, poissonniers, primeurs). En reproduisant l’aspect réel des magasins, le site permet ainsi aux internautes de faire leurs courses sur le net chez leurs commerçants de quartier, puis de les récupérer le soir même chez eux ou de se les faire livrer à domicile.

Pourquoi c’est top ? Parce que l’initiative engendre un nouveau relais de croissance.

En choisissant de fédérer des commerces de quartier, indépendants et plutôt alimentaires, et de reproduire sur son site leur apparence réelle, cette initiative se veut d’abord rassurante pour ceux qui ne seraient pas des familiers du e-commerce. Elle vient aussi nous rappeler que ce dernier ne doit pas se présenter comme une alternative au commerce réel mais plutôt comme un service complémentaire, notamment s’il veut réussir à toucher un public qui soit le plus large possible.


Il n’y a aura qu’une conclusion à apporter, plus conviviale, plus fluide, plus pratique, la ville numérisée fait rêver. Reste à savoir jusqu’où cela va se concrétiser.

Xavier Baillet

Entrepreneur et Directeur de la Création d'entreprises dans les secteurs du design, du marketing et du digital depuis 1999.

J'aime faire avancer les gens, les idées et la société. J'aime les entreprises utiles et les entrepreneurs passionnés.

J'aime faire exister les idées et les projets qui ont un sens pour les gens.

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