Les jeunes font bouger les lignes du travail
La génération Y arrive dans le monde de l’entreprise et avec elle, une culture, des valeurs différentes des générations précédentes. Le mot d’ordre: fini métro/boulot/dodo. Les jeunes veulent mettre du sens dans leur travail.
Et donner du sens à son travail, c’est aussi ne pas subir. A la différence de leurs parents, les jeunes ont conscience qu’il ne passeront sûrement pas leur vie dans une même boite. Alors ils adoptent une vision plus ouverte que leurs aînés, n’hésitant pas à se lancer en freelance, c’est-à-dire avec la perspective d’une plus grande liberté que ne leur permettrait un contrat de travail traditionnel, mais avec, aussi, la contrepartie d’une plus grande précarité.
Trouver sa liberté: travailler en indépendant
Être freelance, c’est bien, mais à plusieurs, c’est encore mieux. Depuis plusieurs années maintenant, fleurissent un peu partout dans le monde des espaces de coworking: en contrepartie d’un abonnement, les travailleurs indépendants peuvent avoir accès à des plans de travail, munis de l’indispensable wifi. Ces espaces favorisent la rencontre: il n’est pas rare d’y voir se monter de nouveaux projets, même si ces derniers restent souvent l’apanage des métiers dits créatifs, designers, codeurs, ou encore stylistes.
Avec les espaces de coworking, les incubateurs de startup vont encore plus loin : ils permettent à de jeunes entrepreneurs d’être guidés tout au long de la création de leurs entreprises, avec des conseils spécifiques pour l’hébergement, le financement ou encore le business plan. Ces espaces se répartissent aujourd’hui au sein d’écoles de commerces renommées, d’espaces gérés par les collectivités locales, ou des entreprises, comme cela va être le cas avec la transformation de la halle Freyssinet à Paris par le PDG de Free, Xavier Niel.
Fuck la hiérarchie
Mais les valeurs portées par ces jeunes ne se limitent pas à l’extérieur de l’entreprise: elles s’infiltrent de plus en plus en interne. En témoigne la vague d’entreprises nées de l’économie dite collaborative, comme a pu le prouver en 2006 le lancement de Covoiturage.com (devenu Blablacar) par le français Frédéric Mazzella. Les valeurs du collaboratif y sont souvent doubles: une offre client proposant un service où l’humain n’est pas exclu, ce qui se retrouve aussi dans les techniques managériales au sein-même de l’entreprise.
Si l’on connaît depuis de nombreuses années déjà le principe de l’open-space en entreprises, les jeunes y ont amené un amenuisement des frontières hiérarchiques. Une culture qui, si elle trouve ses racines dans les entreprises de la Silicon Valley américaine, commence à se démocratiser en France, avec des entreprises directement venues du web, espace qui par essence ne connaît pas de frontières. Dans ces entreprises, il n’est pas rare de croiser le patron sur le même plateau que ses salariés. Les bureaux n’existent plus, seules subsistent des salles de réunion. Des méthodes managériales qui n’empêchent pas la rentabilité: Blablacar enregistre chaque année une croissance de 100%.
Charles S
Olivier Baillet
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